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Le Ciel en soi.

 

C'est l'étrange histoire du petit Hassan. Un improbable, un malvenu conçu sans doute hasardeusement au terme d'une mêlée cavaleuse de gènes berbères lancés à l'assaut d'un ovule andalou. Mais aussi le miracle de deux sourires modestes et enfanteurs, Ahmed et Juana, que tout le monde connait dans cette rue commerçante arabe de Saint-Etienne où ils tiennent dignement une boutique épicière.

 

La rue Tarentaize, oui habibi mon amour, une rue pavée et luisante avec son coiffeur italien, son café pieds noir, ses ménagères portugaises, ses mineurs algériens, ses gredins et ses mendiants, une rue faite pour un film je te dis, c'est là qu'il fera ses deux générations de dents.

 

Le voici  donc, le bambin, expulsé bien vivant du ventre presque nubile de sa jolie maman espagnole. Tandis que le miraculeux souflet des poumons se met en route au rythme annoncé de 450m3 d'air inspiré par heure, Hassanigo comme l'appelle déjà sa grand mère ibérique, Hassanigo donc brasse le vide en remuant ses petits pieds roses.

Des nuées d'électrons vrombissent autour des néons de la salle d'accouchement. Elles explosent et glissent sur le toboggan temporel du super amas de la Vierge où se niche notre voie lactée. 

Déroulons donc cette petite histoire au début bien dramatique et cruel qui commence en cet après-midi froide de l'hiver 1962. Une histoire teigneuse et véridique, mais riche en audaces et aventures rocambolesques, grands amours et rêves cosmopoétiques. Une histoire intensément philosophique et drue, chaloupée comme la démarche de la très fameuse boulangère alzacienne de la rue tarentaize, la belle et ronde Antoinette.

Le Ciel en Soi racontera la première partie de l'histoire. Une histoire rude mais exemplaire, et, pour l'avoir vécue, inspirante, voir exaltante. Elle fait d'une maltraitance perverse et destructrice  le creuset d'une renaissance et d'un surcroit d'humanité. C'est une intense quête spirituelle vécue dans la nuit d'une bouche d'ombre. Et qui s'est ouverte sur un ciel. Le Ciel en soi. 

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