Journal évolutionnaire du 29:08/24 - Empaumer la beauté du monde
Je vais régulièrement au jardin me plonger à cœur perdu dans la grande mêlée des chlorophylliens. Je vais m'hydrater l'âme aux sèves de la horde végétale et fouailler à pleine main dans des microclairières de pousses.
Il y a de la cosmologie et des gènes de guerres dans le sol fumé odorant et son paillage en décomposition : des mondes fermentent, copulent et ourdissent en s'entredévorant la trame giboyeuse du vivant.
Dans cette gestation continue des ferments et des germes grouillent des multitudes d'auxiliaires : papillons, grillons, sauterelles, nuages d'altises, abeilles en vadrouille, tout un univers sauteur, ailé, rampant... Le jardin est un microcosme. Par son action, le jardinier conscient tisse un champ symbolique, : il active des effets de symétrie, génère des ordonnancements, démultiplie la diversité, intensifie le champs du vivant par son attention et son intelligence sensibles.
Dans la conception du jardin, comme dans sa mise en œuvre pratique et quotidienne, le jardinier s'éprouve en résonance avec un environnement radiant, réactif, pulsatille dont il organise les équilibres, les complémentarités, les agencements de couleurs et de volumes. Il conduit et orchestre en douceur une dynamique d'harmonie et de néguentropie dans un micro espace singulier du monde, ouvert au ciel et aux univers.
Ce faisant, il offre un banquet d'abondance aux siens, aux voisins, aux amis et assume une fonction cardinale ; rendre hommage conscient à la beauté du monde.
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